lundi 19 avril 2010

Le réel

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Normalement un mot peut se definir très bien parce qu'il s'oppose très nettement à quelque autre chose. Comme noir qui s'oppose à blanc, à rouge, à jaune, à vert, à bleu. Ou comme homme qui s'oppose à femme et enfants, ou comme homme qui s'oppose à quadrupède comme bipède, à volucre comme non-volant, et à toute espèce de brute comme doué de raison (qu'il en ait le plein usage ou pas), aux anges et démons comme mortel et comme pouvant encore faire son salut ou son échec par le choix entre le bien et le mal.

Et, sauf pour une personne, à Dieu comme créature. Même en cette personne, les attributs humains sont différents des attributs divins.

Mais si noir, blanc, rouge, jeune, vert et bleu, si homme et femme et enfants, si homme et cheval, oiseaux, anges et démon et Dieu lui-même sont tous réels, à quoi peut-on alors opposer le réel? Et sans opposition, comment peut-on le définir?

On vient de dire que le réel comprend un certain nombre des choses.

Noir, blanc, rouge et les autres couleurs se trouvent aux superficies d'objets opaques, et aux superficies ou les intérieurs d'objets demi-transparents. Ça comprend aussi les êtres vivants. Le sang oxygéné est il rouge et le sang pauvre en oxygène, est-il bleu même quand il se trouve bien à l'intérieur non-lésé d'un corps humain? Ou n'a-t-il pas de couleur de tout? Ce qu'est sur, il n'est ni jaune ni vert. Ce qu'est sur, dès qu'il se voit par les veines superficiels par une peau blanche translucide (donc blanc nordique, pas blanc beur ou méditerranéen, comme c'était le cas des Wisigoth notés pour le sangre azul) il est bleu (le sang oxygéné étant plus à l'intérieur et donc pas visble quand à sa position), et dès qu'il sort à la surface de la peau brisée ou d'une superficie dépourvue de peau, il est rouge ou pourpre. Mais dès qu'il reste là ou il doit être, sauf pour une peau translucide, il n'est ni vu comme rouge, ni comme bleu, ni comme quoi que ce soit. On peut dire qu'il a le potentiel d'être vu comme rouge parce qu'il est inhéremment rouge, ou qu'il a le potentiel d'être rouge, parce que la combinaison de sang vu, de lumière visibilant et les yeux humains voyants donne la sensation rouge. Mais on ne peut ni dire qu'il soit vu comme rouge par les yeux humains quand il reste bien à l'intérieur, ni qu'il ait le même potentiel d'être vu comme ayant une autre couleur. Depuis très tôt on apprend de voire la persistance d'un phénomène, même intermittant, comme une des preuves du réel.

Le couleur appartient à l'objet et à son extérieur. Et à l'intérieur de l'objet translucide - si l'air est un objet. Le verre l'est, même si les oiseaux ne le savent pas.

On vient de dire que les objets sont réels. Les verres, les êtres vivants, l'air. On vient de constater que des persistances et des événements sont réels - comme le sang restant à l'intérieur ou sortant du corps. Alors, l'espace où se trouvent ces objets, et le temps dans laquelle se déroulent ces persitences ou événements, sont réels aussi. Tels sont les quatre catégories admises par le philosophe Varron, comme le note St Augustin d'Hippone.

Aristote les diversifie en dix - l'objet se divisant en I substance (comme homme), II quantité dimensive (comme 1 m 80), III qualité (comme translucide de peau), l'événement se divise en IV action (comme se promener, comme regarder, comme donner quelque chose) et V passion (comme tomber, dormir, voir, comme recevoir un don), la persistence en outre d'objets aussi en VI rélations entre eux (père et fils étant une rélation substantielle, plus long ou plus court une rélation quantitative, plus clair et plus sombre une rélation qualitative inégales), et en VII situs (assis, debout, allongé) et VIII habitus (vêtu, barbu, avec un CDI, possédant un livre), et leurs espaces restant IX l'endroit dans l'espace et X le moment ou la durée du temps.

Einstein veut regarder espace et temps comme une unité, événement et objet comme une unité. C'est peut-être du bon algébra, mais ce n'est pas intuitif, ce qu'il fait, ce moderniste. Et ce n'est pas parce que c'est du bon algébra que c'est du réel. Oui, les bons observations algébraïques là-dedans reposent sur une base réelle de réelles rélations quantitatives (dimensives, distantielles, encore de qualités quantifiables). Mais ce ne veut pas dire que la neutralisation entre objet et événement, entre espace et temps, est de la bonne science, un bon comprendre du réel. Par contre, ça peut être commode pour certains calculs, ça peut donc aider à certains récherches pour la science. Si l'on considère le réel, j'opte pour Varron et Aristote, dont celui-ci est le plus subtil, et celui-là le plus sommaire.

Je viens donc d'aborder le phénomène de l'irréel. Varron et Aristote disent vrai sur le réel, mais Einstein ne le fait pas. Il dirait vrai sur l'irréel, s'il était réel, il dit faux sur le réel. Dans ce "dire faux" il y a une forme de l'irréel.

St Augustin nous dit que toute substance, tout sujet, est réel. C à d, il est réellement quelque chose de réel, mais pas forcément cette chose qu'elle est estimée d'être. "Un faux Agamemnon est un vrai comédien. Une fausse assiette en argent est une vraie assiette en étain."

On peut y ajouter: une terre faussement platte est vraiment de forme globale, comme démontré par les philosophes préchrétiens, comme accepté par la plupart des chrétiens, comme prouvé pratiquement par Magelhães. Seulement, la courbature en est étendue sur des espaces tellement larges que la courbature devient indistinguable de la platitude.

Entre le vrai et le faux il y a le rapport que le comédien comme Agamemnon sont des hommes, créés dans l'image de Dieu, que l'étain comme l'argent sont des métaux blanc-gris polissables et maléables en par exemple assiettes, que la courbature large et la platitude sont beaucoup moins courbées que la courbature sensible par l'observation.

Un arc en ciel peut être un faux objet, il est un vrai phénomène optique, un vrai événement. Entre le faux objet unitaire reflechissant ou lumineux et les objets qui en font le phénomène il y a le rapport que les gouttes d'eaux, pour fines qu'elles soient, ont la capacité de reflechir et de réfracter la lumière. Avant les sprinklers, on pouvait être beaucoup moins familiers avec cette réfraction, on pouvait imaginer - mais ne jamais vérifier - que l'arc en ciel était un objet solide. La manque persistante de vérification en se rendant au pied de cet arc a fait que même comme objet il était assez mystique. "Si tu vois un arc en ciel, te rends à son pied, tu trouvera un lépréchaun, si tu l'apprehends, il te rendra un pot d'or" - autremnt dit: mission impossible, et reconnu comme tel. C'est donc pas une fausse croyance sur le réel, mais une vraie rêverie sur l'irréel. On peut imaginer cette même chose encore, bien qu'on sache - encore - que c'est impossible.

Peut on connaître Dieu? Peut on vérifier que Dieu est réel?

Comme l'arc en ciel, apperçu comme objet quasi matériel, mais en vérité de la lumière, pas le visible normal mais le rendant visible, il y a des phénomènes allégués par la tradition chrétienne et hébraïco-chrétienne que les Latins qualifient comme créés, les Grecs comme énergies incréés. On est d'accord que ce n'est pas la nature profonde invisible de Dieu qui devient matérielle. C'est sa volonté - aussi Lumière - qui touche la créature, un peu comme dans l'arc en ciel ce sont les rayons de lumière visible qui touchent la pluie. Entre St Augustin et Grégoire Palamas, je laisse le débat aux théologiens. Juste en ajoutant que la terminologie de St Augustin n'est pas impie. Il sont d'accord que ça c'est vu suffisemment bien vérifié pour que l'existence de Dieu soit hors doute. On peut démontrer par une analyse du mot réel qu'il y a diverses dégrés du réel, qu'il y a un réel radical, un réel sans mélange avec l'irréel, ni avec l'illusion, ni avec le vide. Comme on peut démontrer depuis le soleil à midi à Caire et Assouan que la terre est courbée. Mais aussi, on peut peut découvrir la courbature de la terre, et on peut découvrir les miracles de Dieu, et pour nous les Christophe Colombe et Magelhães de Dieu sont les Patriarches et les Prophètes, les Apôtres et les Evangélistes. Et Jésus est l'Homme qu'on découvrit être Dieu.

Y a-t-il de faux réel?

Comme dit, chaque chose est une vraie chose, mais pas toujours vraiment la chose qu'on présume. Pour parler véridiquement d'une assiette en faux argent il faut y avoir: a) une vraie assiette en par exemple étain, b) une confusion, réel ou possible de cet étain avec l'argent et c) le savoir à la fois de la vraie nature et de cette confusion dans la conscience de celui qui parle de "faux argent".

Une vraie connaissance de Dieu peut être un faux mythe ou une fausse tromperie, c à d faussement apperçu comme tels par les trop méfiants - et une vraie tromperie ou paralogisme peut être un faux réalisme athée. Onfray et Dawkins se trompent - à moins que ça soit seulement des autres qu'ils essaient de tromper.

Mais une fausse réalité, comme l'athéisme, peut être argumentée comme réelle par le moyens d'une interprétation tendentieuse de vrais faits. Il y a des vrais faits derrière le héliocentrisme, mais avec une fausse argumentation, il y a des vrais faits derrière les datations radiocarboniques en conflit avec la chronologie biblique, mais avec des présupposées douteuses, et l'une théorie sert à dire que l'univers pourrait exister et fonctionner annuellement et chaque jour, sans un Dieu qui le meut et gouverne à chaque instant, l'autre pour prétendre que les espèces remontent à une seule avec seulement une chromosome ou même pas, parce que microscopique. Il y a des vraies ressemblences entre les résultats d'une conscience raisonnant mathématiquement et les calculs d'un ordinateur, mais il s'y trouvent aussi entre les deux et les calculs faits sur abacus. Et raisonner faussement sur ces ressemblances sert à qualifier la conscience comme un sousproduit de la matière, comme quelque chose ni immortel, ni en quelque façon parallèle avec Dieu (en mineur, biensûr) dans les rapports avec la matière.

Un réalité peut être "réalité sociale" mais une fausse réalité le peut aussi. Nous vivons malheureusement dans une temps ou dans une société temporelle qui donne trop de croyance à certaines fausses réalités, et trop peu à certaines vraies.

Hans-Georg Lundahl
Marie du III Arr. de Paris
20/IV/2010

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